Corroyage (Technique de forge)
Corroyer une trousse consiste à forger et souder à chaud un faisceau de vieux fer et acier, pour obtenir un lingot de métal recyclé. Ce dernier est d’excellente qualité en raison de sa structure composite : alternance d’acier dur qu’on peut tremper et de fer souple qu’on ne peut tremper. Le corroyage possède non seulement l’avantage de recycler les vieux fers, mais permet aussi grâce à une révélation conduite à l’acide, de donner un très beau dessin dû aux différentiels fers/aciers. Par extension ce terme est devenu synonyme de fabrication de
Damas par soudure d’un empilement de méplats de nature hétérogène. Autrefois le métal de récupération le plus prisé était celui à base de fers à chevaux ou à mules. On estimait en effet que les multiples chocs encaissés par ce métal en renforçaient la structure. Cette technique a été largement utilisée, jusqu’aux années 1860 à l’époque du fer et de l’acier cher.
Pour corroyer un paquet il faut procéder de la même façon que celle pour réaliser une trousse de
Damas. Les tiges sont assemblées au moyen d’un fil de fer après les avoir décapées, puis l’ensemble est porté au rouge dans le foyer de la forge. A la suite de cette première chaude, le paquet est sorti et arrosé de borax pour le protéger de la chaleur. Après quoi on le remet dans le foyer, cette fois-ci pour le porter au blanc suant et que le fer “jette” (c’est-à-dire qu’il se met à produire des étincelles), il faut le marteler de façon harmonieuse et progressive. Après plusieurs forgeage et lorsque le son rendu par le marteau passe du sourd à un registre aigu, le bloc est soudé dans la masse.